Définition de DOUCEREUX, EUSE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : dou-se-reû, reû-z'

DÉFINITIONS

1
Qui est doux sans être agréable au goût.
Et qui [vin], rouge et vermeil, mais fade et doucereux, N'avait rien qu'un goût plat et qu'un déboire affreux
2
Sémantique : Fig. Qui a un agrément, une douceur fade.
Peignez donc, j'y consens, les héros amoureux, Mais ne m'en faites pas des bergers doucereux
Tomyris : Un madrigal que j'ai fait ce matin pour le charmant ennemi que j'aime. - Minos : Hélas ! qu'elle est doucereuse !
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Héros de romans.
Ces doucereux Renauds, ces insensés Rolands
Nature : Substantivement. Un doucereux.
Votre Clitandre dont vous me parlez et qui fait tant le doucereux, est le dernier des hommes pour qui j'aurais de l'amitié
Je laisse aux doucereux ce langage affecté
Il se dit aussi des choses.
Pour un enfant maltraité, Dit Iris, votre langage Me paraît bien doucereux
de CHAUL. dans L'am. et l'amitié.
Ce n'est pas un tissu de mots doucereux
de Jean de LA BRUYÈRE dans i.
Les propos doucereux dont on veut l'amuser
3
Qui a une douceur affectée.
Ces gens-là, quoique doucereux, Sont quelquefois bien dangereux
Je ne suis ni doucereuse, ni importune
Il y a des vieillards doucereux, circonspects, pleins de ménagements, comme s'ils avaient leur fortune à faire
Il se dit aussi des choses.
Sa figure effrayante et doucereuse m'est bien restée, et j'ai peine à me le rappeler sans frémir

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Lors estuet [il faut] jones gens entendre à estre gais et amoureus Por le tens bel et doucereus
dans la Rose, 80
Et esperance me ramene Un pensé doucereus et frois [frais]
dans Roman de la Poire
2
XIVe s.
Qui croit paroles doucereuses Souvent les trouve venimeuses
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 387
3
XVIe s.
Ô doux parler dont les mots doucereux Sont engravés au fond de ma memoire !
de Pierre de RONSARD dans 30
Remy Belleau, ce doucereux et gentil poete
de DES ACCORDS dans Bigarr. f° 79, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Picard, douchereux ; wallon, doûcrèse ; rouchi, doucreux ; de douceur, anciennement doucor, d'où doucereux par atténuation de l'o, comme dans l'ancienne forme dolereus, douloureux. Dans l'ancienne langue, doucereus n'avait pas un sens péjoratif.